En 2022, j’étais sensé partir au Kirghizistan avec mon pote Christian. Quelques mois plus tôt, je pars en solitaire me changer les idées en Arménie et à Yerevan, je rencontre un iranien de passage au hasard d’une demande de photo dans le centre-ville. Le courant étant instantanément passé, il m’invite à lui rendre visite à Téhéran plus tard dans l’année. Christian accepte sans sourciller le changement de plan immédiatement, le Plan B était né, on s’en va en Iran.

Le 16 septembre 2022, Mahsa Amini, iranienne d’origine kurde décède trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour avoir “mal porté son voile”. Le pays s’embrase et mon ami me déconseille fermement de venir à cause du danger politique engendré.

Pendant l’organisation du plan B, je m’étais intéressé sans vraiment y croire à la frontière ouest de l’Iran avec l’Irak. J’y avais découvert une région plus accessible qu’on ne pourrait le croire - avec son lot de difficulté quand-même - mais ça me semblait curieusement raisonnable. J’avais donc pris un aller Paris-Téhéran avec escale à Istanbul et un retour depuis Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.

Pour ne pas perdre mes billets, j’ai décidé que je m’arrêterai à Istanbul, en Turquie, que je voyagerai jusqu’en Géorgie en bus et voiture de location, et que je traverserai le haut plateau arménien de la Turquie orientale jusqu’à l’Irak où je louerai une seconde voiture. Christian s’est désolidarisé du projet pour raisons professionnelles et personnelles. Plan A : Kirghizistan en duo. Plan C : Turquie, Géorgie et Irak en solo.

Plan C

Mont Kazbek (5047m) vu depuis le monastère de Gergeti en Géorgie

À une période de ma vie où j’étais en perpétuelle recherche de sensations fortes, ce projet a calmé mes ardeurs. Je n’attendais rien de la Turquie mais j’ai été totalement conquis par l’est du pays, entre ses montagnes, ses steppes, son histoire tumultueuse et la gentillesse de ses habitants.

La Géorgie, comme l’Arménie, a tout les charmes du Caucase et des anciennes républiques soviétiques en plus de jouir d’une excellente gastronomie et de très bons vins.

Place centrale d’Erbil, capitale du Kurdistan irakien

L’Irak, quant à elle, difficile de la résumer en quelques mots. En dix jours sur place j’ai dû croiser tout au plus une dizaine d’occidentaux. Au delà de l’ambiance unique du Moyen-Orient totalement préservé du tourisme, c’est surtout le privilège rare de pouvoir m’aventurer en sécurité en Irak qui m’a marqué.